Bienvenue dans la Silicon Valley !

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…ou Comment une famille peut réussir son installation dans la Bay Area.

Les premiers pas d’une famille dans la Silicon Valley passent par une série de phases émotionnelles assez intenses.

Pour commencer, il existe souvent une période rassurante faisant fonction d’ancrage ; c’est le temps du séjour défini par la durée du visa. Cet espace temps limité offre un repère temporel réconfortant quand les autres repères sociaux-culturels sont plus aléatoires. A l’euphorie initiale, où les impératifs liés à l’installation, les découvertes diverses et les tâches administratives nous positionnent dans un mode d’Action, succède un essoufflement qui renvoie à un questionnement cette fois-ci davantage axé sur l’Etre. Et maintenant ? Quelle est ma place ?


Des peurs, des doutes, des frustrations, et une anxiété peuvent se mêler à la fatigue et à un sentiment d’abandon. C’est alors qu’un travail personnel se met souvent en place au travers d’ajustements divers pour trouver un nouvel état d’équilibre de soi. Peut-on faciliter ce processus ?

Voici quelques suggestions tirées de mon expérience de coach accompagnant les familles expatriées, et également de ma propre expérience de migrante.

 

L’épreuve du choc culturel :

Même si elle peut sembler proche de la culture française, la culture américaine peut nous désarçonner et nous laisser dans un état d’incompréhension et de désillusion. Porter son attention sur les points positifs du pays d’accueil en évitant de trop comparer avec son pays d’origine semble faciliter l’intégration. D’autant plus que le pays absent a souvent tendance à être idéalisé... L’exploration touristique du pays pour aller plus en profondeur à sa rencontre est également un bon moyen de l’adopter et de l’assimiler.

 

Améliorer sa communication :

Avec sa qualité de terre d’accueil propre à l’Amérique, la Bay Area offre de nombreuses ressources afin d’apprendre ou enrichir son anglais. Les villes, au travers des Community Centers, offrent des cours d’anglais gratuits. Les Community College proposent également des enseignements. Pour une amélioration de l’expression orale et de la prise de parole en public, dirigez-vous vers les groupes de communication type Toastmasters ou bien les cours des Adult & Community Education de votre ville de résidence (àSunnyvale par exemple: Adult & Community Education).

 

Lutter contre l’isolement :

Se créer un réseau relationnel représente un soutien essentiel pour faciliter sa dynamique d’intégration. De nombreux groupes et associations existent. Cela peut s’effectuer au travers d’un lien culturel francophone (par exemple SFBA, Meet-up, le groupe Mamans, etc.), d’un soutien parental (groupe "Las Madres", réseaux des écoles, etc.), ou de groupes d’activités (par exemple des classes de loisirs, des clubs de sport, des groupes de travail professionnels, etc.). L’important est de tisser des liens. Même si au départ certains souhaitent jouer l’assimilation radicale à la nouvelle culture en rencontrant exclusivement des locaux, il peut être judicieux d’avoir une approche plus souple et de rester connecté avec d’autres expatriés vivant des expériences similaires.

 

Des projets pour tous les membres de la famille :

Une grande part de la réussite dans l’intégration repose sur la satisfaction du conjoint dans cette nouvelle terre d’accueil. C’est en effet un projet global qui doit être construit, et qui prend en compte l’implication de chacun des membres de la famille et de ses besoins. Le porteur du projet de mutation, que celle ci soit volontaire ou subie par des impératifs professionnels, possède une responsabilité non seulement professionnelle, mais également financière, morale, familiale et psychologique assez conséquente. Son conjoint devient alors souvent le détenteur des responsabilités parentales, sociales, éducatives, linguistiques et même alimentaires, ce qui crée également une grande pression. Les enfants quant à eux doivent s’ajuster à une nouvelle langue, à la rencontre d’un métissage culturel très important au sein de leur école, et à une multitude de nouveaux codes sociaux.


Afin de faciliter tous ces défis, chaque membre de la famille gagnerait à se donner des objectifs précis et personnels pour la durée de l’expatriation. Se fixer un but donne une direction et une motivation qui facilite le fait d’aller de l’avant tout en acquérant un bénéfice et une satisfaction.

 

Pour que l’expérience de l’expatriation soit une réussite, quelle que soit sa durée, elle doit être perçue non pas comme une cassure ou une parenthèse, mais bel et bien comme une étape riche en enseignements et en expériences. La famille qui s’installe dans la Silicon Valley se retrouve certes face à de nombreux défis, mais une fois ceux-ci surmontés, l’installation temporaire peut se transformer en installation de longue durée, et ce pour le plus grand plaisir de tous !  

 

Magdalena Chaland

Life Coach
www.open-the-box.com