INTERVIEW

De Barbara Schulz 

Nous avons eu le plaisir d'assister à son spectacle hier soir au Théâtre du Lycée Français de San Francisco, spectacle dans lequel elle prêtait sa voix à Marie Antoinette.

Barbara Schulz y reprenait effectivement les mots de Marie Antoinette pour nous raconter de façon intimiste 23 ans de la vie d'une reine. On y passe de confidences très spontanées sur son mari le futur si jeune roi, sur le ''bon vieux'' papa roi (Louis XV), sur Fersen, sur les habitudes inattendues et parfois absurdes de la cour, sur ses enfants, son frère Joseph, sa mère... Un discours en somme très actuel, presque une interview en somme, détaillant une vie de démonstration, de manières, de règles, de protocole, d'étiquettes.

Des élèves du Club de Journalisme et de l'option théâtre du Lycée Français de San Francisco ont recueilli ses impressions quelques minutes après la représentation. Nous avons le plaisir de partager avec vous leur interview de Barbara Schulz.

Comment est né ce projet?

La fondation French Theatrical, qui a produit ce spectacle, permet à des acteurs français, comme Francis Huster avant moi, de jouer aux Etats-Unis. Je trouve que c'est une excellente idée. Cette fondation a été lancée par Ross E. Mitchell, un Américain francophile. C’est dans ce cadre que la pièce Marie-Antoinette “in their own words” est née.

Comment le texte a-t-il été adapté au théâtre?

Il s'agit d'un monologue tiré d'un texte écrit par une historienne Evelyne Lever. Il reprend la correspondance de Marie-Antoinette durant sa vie publique. C'est très dur à adapter au théâtre car le texte décrit une suite de faits historiques. C'est un peu comme un cours d'histoire. Donc pour le rendre plus théâtral, le metteur en scène Katherine Adamov a choisi de commencer et finir la pièce par la dernière lettre que Marie-Antoinette a écrite à la conciergerie juste avant son exécution. Ainsi, tout au long de la pièce, Marie-Antoinette est dans sa cellule et voit toute sa vie défiler. 

C'est la première fois qu'une pièce ou un film traite de cette période de la vie de la reine. On n'avait jamais montré Marie-Antoinette à la conciergerie auparavant.

Qu'est-ce qui vous a attiré dans le personnage de Marie-Antoinette?

C'est un personnage fascinant au destin tragique. Marie-Antoinette était très maternelle pour l'époque. Etant maman moi-même, j'ai été touchée par ce trait de sa personnalité.

Est-ce difficile de se mettre dans la peau de ce personnage?

J'ai essayé de l'imaginer. Pour la rapprocher de moi, j'ai puisé dans les écrits. On a aussi eu la chance de faire une visite privée de Versailles. 

Dans la pièce, j'essaye d'être la plus sincère possible, de prêter ma voix à cette femme qui est morte il y a très longtemps.

En quoi ce personnage est moderne et peut trouver un écho aujourd'hui? 

Je ne sais pas s'il est moderne ou non. Marie-Antoinette est une reine donc à ce titre elle est différente de nous. A l'époque actuelle, elle serait peut être une Paris Hilton et ferait la une des magazines people. 

Le fait de jouer seule sur scène est-il difficile? Comment faîtes-vous pour ne pas perdre l'attention du public?

C'est tout le contraire. C'est la première fois que je joue seule sur scène. Or justement, comme je suis seule maître à bord, quand je sens l'attention du public se relâcher je peux tenter quelque chose.

Comment le public américain a-t-il accueilli la pièce?

Très bien. Le public de la pièce est principalement composé de francophones et de francophiles. Mais la pièce est  aussi sous-titrée pour le public anglophone. 

Allez-vous jouer cette pièce en France?

Cette pièce a été créée pour être jouée aux Etats-Unis, mais je pense qu'elle va être jouée dans une salle parisienne prochainement.

Propos recueillis par Anne-Sophie Andreoli, Lise Delamarre et Léah Lorget, membres du Club de Journalisme et les élèves de l'option théâtre du Lycée Français de San Francisco.

Merci à Ingrid Hazard, responsable du Club de Journalisme au Lycée Français de San Francisco d'avoir partagé cette interview avec nous.